Les migrations
Le cas de l’Afrique de l’Ouest
Le sage rappelle toujours cet enseignement : « Quand un Ancien disparaît et qu’un Nouveau prend seul sa place, s’il oublie l’Ancien, il sera perdu et son pays sera en ruines ».
Voilà pourquoi trois questions de survie doivent nous interpeller à chaque instant.
D’où viens-tu ?
Pourquoi es-tu parti de là d’où tu viens ? Pourquoi as-tu pris cette direction ?
Es-tu définitivement installé ?
Pourquoi as-tu choisi de t’installer ici ?
Qu’es-tu devenu ou qu’espères-tu devenir ?
Quelques raisons des migrations
Les motivations sont diverses.
Elles expliquent le peuplement d’une bonne partie de l’Afrique à partir d’un événement majeur climatique ou historique.
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Les catastrophes naturelles
-L’assèchement du Sahara
-Des sécheresses durables en 3.800 puis en 2800 et en 2200 avant l’ère chrétienne : le niveau est dangereusement bas du Niger et même du Nil absence de pluie pendant 7 ans, 7 mois et 7 selon les témoignages d’Anciens.
-Sécheresse dite des Vents rouges vers 525 ap.J.C.
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Événements socioculturels.
-Le départ des Dogons (Dogoniw – Dogonon) de la grande famille Bamana pour mettre la Tradition et les Connaissances secrètes à l’abri de l’agression islamique installation dans les falaises de Bandiagara
-Recherche d’un espace vital : – Suivant toujours le fleuve, Niger puis Sénégal : installation à Saint-Louis, Joal, en Côte d’Ivoire et de Côte d’Ivoire au Ghana, Libéria, sierra Léone,
– Suivant la Vallée de Bamako jusqu’en Guinée ; de la Guinée à la mer jusqu’au Libéria, Sierra Léone, Gambie.
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Événement historique
Participation du Wagadu (empire du Ghana ; dont plusieurs ressortissants de peuples divers sont devenus musulmans) à l’expansion de l’Islam à partir de 670 après J.C.- jusqu’à Poitiers où ils n’auraient pas été repoussés mais simplement arrêtés : de nombreux noms de familles leucodermes témoignent de leur long séjour et dans leur influence dans la région : Faye, Berthé, Cissé, Camara, M’Baye, Guèye, etc…
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Survivances de noms d’anciennes régions.
Dinga Grand conquérant (d’origine Soninké, Ancêtre du Fari Naré Mari) et Fari de Kamita vers 5000 ans avant l’ère chrétienne, calcul à partir de la comète que l’on appelle aujourd’hui de Halley a donné son nom aux villes suivantes :
Cananké Dinga (Canan),
Farési Dinga (Farése – Perse),
Yamanouké Dinga (Yemen),
Hidinké Dinga ou Findiké Dinga (Inde),
Girkanké Dinga (Girka : Israël),
Urkanké Dinga (Ur : Mésopotamie),
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Survivances de noms d’anciennes villes
Kamita
Misraïm (Kamita) = Misra
Saqqara = Sagala=Sakala,
Qus=Koussa,
Karnak = Kana,
Thèbes=Taïba,
Aswan=Assouan=Souanit(vrai nom)= Soan=Souan,
Kertasi=Kirtachi,
Endera=Dendara
Soudan
Karina=Kerna,
Kus=Kuch,
Pount=Pout,
Kuri=Kouri,
Soba=Sobara (grande maison sacrée, ra signifiant ici divin ou sacré), Bara=Bara,
Niala=Niala,
Buram=Burem,
Kaka=Kaka,
Songo=Songo,
Djema=Diema,
Tambura=Tamurua,
Juba=Dioba
Ethiopie
Dakar=Dakar,
Goré=Goré,
Bali=Balé,
Goro=Goro
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Concordance de noms patronymiques
So = Sow: Tchad, Mali, Guinée, Sénégal, Mali
Mbo = Mbow, Mbengue=Mbengue , Dia=Dia : Sénégal, Côte d’Ivoire Lo=Lô : Sierra Léone, Sénégal
Mende=Mendi : du Soudan central, Senegal
Falli=Fall, Dien=Dieng, Kano=Kané) : Mali, Sénégal
Sar=Sarr : Sénégal, Mali
Dunbuya (Guinée) = Dunbia (Mali, Sénégal, Libéria, Sierra Léone, qui détient le secret des Profondeurs
Dumbia =Kuruma = Nkruma : Ghana qui détient le secret des Profondeurs –,
Sissoko = Sousoko : Sénégal, Mali, Guinée, Côte d’Ivoire, Gambie = Ceux qui éperonnent le cheval,
Kamara = Camara : Mali, Guinée, Sénégal, Côte d’Ivoire, Gambie : Maître de la Pierre Sacrée, (par extension de la Terre)
Konaté : Guinée, Mali, Sénégal, Gambie, Côte d’Ivoire = qui pare les fluides négatifs
Diabaté = Jobarté : Mali, Gambie : Maître de la Parole ;
Dembélé : Guinée, Mali, Sénégal = qui délimite le territoire de la chasse
Bagayogo : Mali, Guinée, Sénégal, Gambie
Bagayoko = Sinayogo = Sinaba : Mali : Maître de la guérison et de l’empoisonnement et aussi de la métallurgie,
Cissé = Sylla : Mali, Guinée, Sénégal, Gambie, Côte d’Ivoire = le cavalier
Kanté : Mali, Guinée, Sénégal, Gambie, Côte d’Ivoire = Maître de la pierre ferrugineuse,
Sankalé = Sankara : Burkina-Faso= Shagari : Nigéria = Sangaré : Mali, Sénégal, Guinée, Gambie) = Prêtre du Ciel (littéralement Ciel d’un bleu foncé (Kallé) immaculé.
Touré et Samaké (Mali, Sénégal) = Samatara (Guinée) = qui signifie l’éléphant
Talô : Mali = Tall : Sénégal) = Maître du feu
Malô = Malé : Mali = Mal : Sénégal = Maître Devin
Salô :Mali = Sall : Sénégal = Maître pêcheur
Saré : Mali = Sarr : Sénégal = Constructeur de Bateau
Dao : Mali = N’Daw : Sénégal = désigne les chasseurs
Ka : dans toute l’Afrique : Force Vitale = Prêtre chargé de la dynamisation de l’autoroute fluidique ?
Ba : dans toute l’Afrique = Ame = Prêtre chargé des soins de l’âme ?
Damba = féminin de Dunbuya (Mali, Guinée, Mali), = Maîtresse de la brousse
Diarra = Diatta = Ndiaye : Mali, Guinée, Gambie, Sénégal signifie le lion
Traoré = Danfaga : Mali, Guinée, Gambie, Côte d’Ivoire = Diop (Sénégal) = Ouédraogo = Sawodogo Burkina-Faso signifie Chasseur et
Maître du feu et Maître de la Pluie
Sakiliba = féminin de Sissoko et Sousoko (Sénégal, Guinée, Mali, Gambie) = Maîtresse de la chasse,
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Maintien du tronc commun de la tradition
Culte des Ancêtres,
Androgynie du Principe Spirituel ; c’est-à-dire de Dieu,
Respect de l’autre lui-même,
Ecologie Sacrée,
Respect de la Vie qui demeure sacrée comme Dieu lui-même,
Totémisme,
Réincarnation,
Eternité de la vie,
- – Alliance avec les animaux (Totémisme) :
En Kamita comme en Afrique aujourd’hui :
le Vautour,
le Serpent,
l’hyène,
l’Ibis,
l’Oryx (comme le Taureau, il peut regarder le soleil en face), l’Hippopotame,
le Crododile,
le Bélier,
le Lion,
la Panhère,
l’Aigle
etc…
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– Brassage réussi des peuples
Tous les groupes humains, dans cette région de l’Afrique, sont métissés.
Chaque famille peut afficher sa fierté légitime de pratiquer pleinement
l’enseignement des Aïeux des Ancêtres ; l’humanisme négro-africain, l’ouverture d’esprit aux autres.
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Compléments d’informations :
– Les Soninké affirment, qu’ils viennent de Kamita, leur premier lieu d’établissement : ils expliquent que leur nom provient de celui d’Assouan qui par déformation s’est prononcé Souani, puis Souaninké et enfin Soninké.
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La Tradition n’est jamais statique :
Ici, la circoncision (Chaka et son peuple) et l’excision (comme au Dahomey (Bénin)) ont été supprimées, là elles sont maintenues.
Ici, le chien est l’animal sacrificiel pour certaines grandes cérémonies, là, il est un interdit alimentaire.
Ici, le mouton est ou a été un interdit alimentaire, là sa viande est prisée.
Conclusion
Il est souhaitable qu’une étude des migrations soit également menée sur le reste du continent, région par région, afin que dans un bref délai toutes les études puissent être rapprochées.
Pareille démarche serait aussi un moyen de montrer que des groupes humains, aussi éloignés dans l’espace que le Sénégalais et le Congolais, par exemple, sont une même famille dont les membres ont été séparés par les aléas de l’histoire.
Aussi, il nous semble important de rappeler que les deux peuples sont unifiés par plusieurs patronymes, entre autres :
NGoma=NGoma
NGom=NGom
MBacké=MBacké
Mbo=Mbow
Dia=Dia
Mbengue=Mbengue.
Pareille démarche serait salutaire.
En effet, elle favoriserait
– La Prise de conscience de notre appartenance à un même grand peuple qu’aucune frontière d’aucune sorte ne peut et ne doit contraindre à l’éclatement.
– La recomposition, rendue aisée, de notre communauté au sein d’une seule entité politique fédérale puissante, sinon alors au sein de fédérations politiques sous-régionales non moins puissantes et dissuasives de toute volonté extérieure d’agression.
Doumbi Fakoly
Président de 3RNA-Maaya
Vendredi 09 Août 2019
Version PDF téléchargeable/disponible ici: Les migrations : Le cas de l’Afrique de l’Ouest